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CHAPITRE V.



SUITE DE L’HISTOIRE DE MISTRESS FITZ-PATRICK.

« Nous ne passâmes pas plus de quinze jours à Bath, après notre mariage. Il ne me restoit aucun espoir de réconciliation avec ma tante. Quant à ma fortune, je ne pouvois en rien toucher, jusqu’à l’époque de ma majorité, dont j’étois encore éloignée de deux ans. Cette considération détermina mon mari à partir pour l’Irlande. Je combattis avec force son dessein. J’insistai sur la parole qu’il m’avoit donnée, avant de m’épouser, que je ne ferois point ce voyage, contre mon gré. Pour vous dire la vérité, j’étois décidée à ne jamais le faire ; et personne, je crois, ne blâmera ma résolution. Cependant, je ne découvris point à mon mari le fond de ma pensée. Je me bornai à lui demander un mois de délai ; mais son parti étoit pris, il y tint obstinément.

« La veille du jour fixé pour notre départ, comme nous disputions avec chaleur sur les pré-