Page:Fielding - Tom Jones ou Histoire d'un enfant trouvé, tome 3.djvu/148

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

comme parmi nous, des gens de mérite et d’honneur ; et même, à parler franchement, la grandeur d’ame est plus commune chez eux que chez nous. J’ai connu en Irlande de bons maris, et ils sont rares, je pense, en Angleterre. Demandez-moi plutôt comment j’ai pu épouser un sot, et je vous répondrai que M. Fitz-Patrick ne m’avoit point paru tel.

— Croyez-vous, lui dit Sophie d’une voix foible et altérée, qu’un homme qui n’est pas un sot, ne puisse jamais faire un mauvais mari ?

— Jamais, ce seroit trop dire ; mais je crois qu’il n’y a pas d’homme plus propre à le devenir, qu’un sot. Parmi les maris que je connois, les plus sots sont les plus méchants ; et j’ose affirmer qu’il est rare de voir un homme de sens, en mal user avec une femme, qui se conduit bien. »