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ses mains, ajouta-t-il, vaut cent livres sterling, il est certainement dû plus d’une guinée à celui qui l’a trouvé. Supposons d’ailleurs que votre seigneurie ne revoie pas la dame, et qu’il lui soit par conséquent impossible de le lui remettre… Quoique l’air et le langage de votre seigneurie inspirent de la confiance, je n’ai d’autre garantie que sa parole… Assurément si l’on ne peut découvrir la personne qui a perdu le portefeuille, les cent livres sterling appartiennent à celui qui les a trouvées. J’espère que votre seigneurie prendra tout cela en considération. Je ne suis qu’un pauvre homme, aussi je n’exige pas la somme entière ; mais il est juste que j’en aie ma part. Votre seigneurie est trop raisonnable pour ne pas en convenir. Elle me saura gré de mon honnêteté ; car enfin, je le répète, j’aurois pu garder le tout, sans que personne en sût rien.

— Je te proteste, sur mon honneur, répartit Jones, que je connois la dame, à qui appartient le portefeuille, et que je ne manquerai pas de le lui rendre.

— Votre seigneurie fera comme il lui plaira. Qu’elle me donne seulement ma part, c’est-à-dire la moitié de la somme, et qu’elle garde le reste, si elle veut. Je lui jure que je n’en dirai jamais rien.

— Mon ami, soyez sûr que je remettrai fidèle-