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à l’épreuve. La pièce étoit remplie de bouffonneries, au sujet d’un gentilhomme campagnard venu à Londres en qualité de membre du parlement. On fit paroître sur la scène un certain nombre de ses valets, entre autres son cocher. Notre galerie révoltée d’une telle impertinence, l’accueillit par des sifflets. Je remarque, mon ami, que vous avez supprimé tout ce qui choque la délicatesse des spectateurs, et vous méritez qu’on vous en loue. »

« Messieurs, dit Jones, je ne puis défendre mon opinion contre tant de monde. Si Polichinel déplaît à la majorité de l’auditoire, l’habile directeur a très-bien fait de le casser aux gages. »

Le joueur de marionnettes commençoit un second discours où il insistoit sur l’influence de l’exemple, et cherchoit à démontrer que le peuple seroit facilement détourné du vice, si on lui faisoit sentir combien il est odieux chez les grands. Malheureusement il fut interrompu par un incident que nous aurions passé sous silence dans un autre temps, mais qu’il est de notre devoir de rapporter en ce moment. On le lira dans le chapitre suivant.