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cusateur et l’accusé. Celui-ci ne put alléguer pour sa défense que de misérables excuses. L’évidence elle-même déposoit contre lui, et servoit à le confondre. Le roi se tournant vers Jones : « Vous avez entendu, dit-il, ce dont votre compagnon est accusé. Quelle punition jugez-vous qu’il mérite ?

— Je suis désolé, répondit Jones, de ce qui vient d’arriver, Partridge fera au mari toutes les réparations qui dépendent de lui. Quant à moi, je n’ai pour le moment que très-peu d’argent dans ma poche. » Il en tira une guinée et l’offrit au Bohémien. Celui-ci la refusa, en disant qu’il espéroit qu’on ne lui en donneroit pas moins de cinq.

Cette somme fut réduite à deux, par accommodement. Jones, après avoir stipulé la grace de Partridge et celle de la femme, se disposoit à payer les deux guinées, quand le roi lui retint la main, et demanda au témoin produit par le mari, dans quel instant il avoit surpris les coupables.

Le témoin répondit que le mari l’avoit chargé d’épier les démarches de sa femme, dès qu’elle étoit entrée en conversation avec l’étranger, et qu’il ne l’avoit pas perdue de vue jusqu’à la consommation du crime.

Le roi demanda encore au témoin, si le mari étoit caché avec lui pendant tout ce temps.