Page:Fielding - Tom Jones ou Histoire d'un enfant trouvé, tome 3.djvu/319

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’être reçu dans celle de M. Allworthy, je n’aurois pas besoin que le malheur m’obligeât d’y chercher un asile. Le ciel m’est témoin que rien au monde ne m’empêcheroit de voler à l’instant dans les bras de mon bienfaiteur : mais, hélas ! il m’a banni pour jamais de sa présence. Ses dernières paroles… ô Partridge ! elles retentissent encore à mon oreille… Ses dernières paroles, lorsqu’il me remit une somme d’argent dont j’ignore le montant, mais qui étoit sûrement considérable… ses dernières paroles furent : « À compter de ce jour, je ne veux plus, sous aucun prétexte, avoir de relations avec vous. »

Ici la douleur ferma la bouche à Jones, et la surprise fit un moment sur Partridge le même effet. Celui-ci recouvra bientôt l’usage de la parole. Après un petit préambule où il protesta de son peu de penchant à la curiosité, il demanda ce que M. Jones entendoit par une somme considérable dont il ignoroit le montant, et ce qu’elle étoit devenue.

Partridge, pleinement satisfait sur ces deux points, commençoit un commentaire à sa façon, lorsqu’il fut interrompu par un message de M. Nightingale, qui prioit son maître de venir le trouver dans son appartement.

Lorsque les deux nouveaux amis furent revêtus de leurs dominos, M. Nightingale envoya