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chercher des chaises à porteurs. Dans ce moment, Jones éprouva un embarras qui paroîtra ridicule à un grand nombre de nos lecteurs. Il ne savoit comment se procurer un schelling ; mais si ces lecteurs veulent bien se rappeler avec quelle peine ils ont renoncé eux-mêmes à l’exécution d’un projet favori, faute de mille, peut-être de vingt, ou de dix livres sterling, ils auront une juste idée de l’anxiété de Jones. Enfin il eut recours à la bourse de Partridge. C’étoit la première fois qu’il permettoit au pauvre hère de l’obliger ; et il espéroit bien que ce seroit aussi la dernière. Dans le fait, le pédagogue s’étoit abstenu depuis quelque temps de lui faire aucune offre de ce genre, soit par le désir de voir entamer le billet de banque, soit dans l’espoir que le manque absolu d’argent forceroit Jones à retourner chez lui, soit par quelque autre motif que nous ignorons.