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— Milord, continua l’officier, veut bien imputer ce qui s’est passé à l’effet du vin. Il se contentera du plus simple aveu que vous en ferez. Comme il aime éperdument votre fille, vous êtes, monsieur, le dernier homme au monde sur qui il voudroit avoir à venger un affront. Il est heureux pour vous et pour lui qu’il ait donné des preuves si publiques de son courage, qu’elles lui permettent d’arranger une affaire de cette nature, sans courir le risque de compromettre son honneur. Tout ce que milord désire donc, c’est que vous consentiez à faire, devant moi, quelque excuse de votre conduite. Le moindre mot lui suffira, et il se propose de venir cette après-midi vous rendre ses devoirs, et solliciter la permission d’offrir ses hommages à votre fille, en qualité d’amant.

— Je ne vous comprends pas trop, monsieur. Cependant je juge à vos dernières paroles que votre lord est celui dont ma cousine lady Bellaston m’a parlé, comme d’un homme qui prétend à la main de ma fille. Si cela est, vous pouvez faire à milord mes compliments, et lui dire que je suis déjà pourvu d’un gendre.

— Peut-être, monsieur, ne connaissez-vous pas assez la grandeur de l’alliance qui vous est offerte. Je pense que la personne, le titre et la fortune de milord n’essuieroient de refus nulle part.