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Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 2, 1909.djvu/185

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178
LA PLANÈTE MARS.

  mm   mm
Janvier
18,54
Septembre
39,62
Février.
21,84
Octobre
37,08
Mars
24,13
Novembre
26,42
Avril
32,51
Décembre
19,56
Mai
55,22
10 janvier 1893
7,87
Juin
82,55
14, 15, 16, 17, 18 juillet 1893 (moyenne)
137,16
Juillet
62,23
Août
55,12

À ces moyennes mensuelles l’auteur a ajouté le minimum de janvier et le maximum de juillet. Les différences sont grandes et influent certainement sur les observations. Moins il y a de vapeur d’eau dans l’air et meilleures seront les conditions de l’observation spectrale de Mars. Janvier et décembre sont les meilleurs mois. L’auteur pense que l’on ne peut arriver à rien de sûr avec tous les spectroscopes construits jusqu’à ce jour. Il remarque que le professeur Campbell reproche aux autres observateurs d’avoir fait leurs observations sur Mars lorsque l’altitude de la planète était faible et l’humidité de l’air considérable, mais qu’il a fait lui-même les siennes pendant les mois où l’air contient le plus de vapeur d’eau. Il ajoute que M. Campbell considère l’humidité relative comme étant le facteur principal, tandis que c’est le point de rosée qui est le plus important. On peut avoir une faible humidité relative en un temps chaud et cependant en réalité une très grande quantité de vapeur d’eau dans l’air, et l’on peut avoir également une forte humidité relative pendant un temps froid en même temps que très peu de vapeur d’eau dans l’air. La question d’altitude n’est pas non plus aussi simple qu’elle le paraît. La distribution de la vapeur d’eau dans l’atmosphère n’est pas égale à celle de l’oxygène et de l’azote. Par un temps très froid et un baromètre élevé il y a quelque analogie, mais par un temps chaud et les mois humides la quantité de vapeur d’eau dans l’air augmente avec l’altitude jusqu’à la hauteur des nuages inférieurs et ensuite va en diminuant[1]. Il faut tenir compte de cette loi dans la considération de l’altitude.

Au point de vue de la découverte de l’oxygène dans l’atmosphère de Mars, l’auteur espère davantage par l’observation du groupe B.

Il pense même que ce que l’on arrivera le plus vite à reconnaître c’est la présence de la chlorophylle, attendu qu’elle fournit une bande très forte à l’extrémité rouge du spectre de la végétation, et que si les contrées vertes de la planète sont dues à des végétaux, cette bande doit être visible dans le spectre de ces taches et invisible dans celui des régions jaunes.

  1. Voir Flammarion, Mes Voyages aériens, p. 317, ascensions de 1867, et Comptes rendus de l’Académie des Sciences du 25 mai 1868.