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LA PLANÈTE MARS.

des lignes du spectre de l’atmosphère terrestre produites par l’oxygène et la vapeur d’eau. La méthode employée était assez précise pour déterminer avec certitude si une ligne donnée était due à l’oxygène ou à la vapeur d’eau, en faisant trois ou quatre observations soigneuses de midi au coucher de soleil, à moins que l’air ne fût exceptionnellement sec, comme il arrive quelquefois pendant les temps très froids.

Ces expériences ont été faites au laboratoire de l’Université John Hopkins.

Il serait impossible de découvrir de la vapeur d’eau dans l’atmosphère de Mars, à moins que la quantité de cette vapeur ne fût beaucoup plus considérable que celle qui existe dans l’atmosphère terrestre.

On ne sait donc, et même on ne peut rien savoir actuellement sur ce point, avec nos spectroscopes actuels.

Mais il ne serait pas impossible de découvrir la présence de l’oxygène, lors même que l’atmosphère de Mars ne posséderait que le quart de ce qui existe dans la nôtre.

Les observations faites au sommet des montagnes ne sont pas aussi exemptes d’erreurs que le prétend M. Campbell. Après le coucher du Soleil, le rayonnement rapide refroidit l’air près du sommet et fait couler un courant d’air froid le long des pentes, ce qui amène le brouillard dans les vallées inférieures, et, comme conséquence, la température et le point de rosée au sommet de la montagne peuvent être beaucoup plus bas que ceux de l’air à la même altitude, en dehors de l’influence de la montagne. La quantité de vapeur d’eau sur les côtes de la Californie, pendant juillet et août, est à peu près la même qu’à Baltimore en mai. Mais, encore une fois, les observations spectrales ne peuvent rien donner de certain actuellement.

clxxxviii.Campbell. — La diminution irrégulière de la calotte polaire sud de Mars[1].

Nous venons de passer en revue toutes les observations et discussions relatives à la constitution de l’atmosphère martienne faites à propos de l’opposition de 1894, et dans cette étude comparative notre quartier général a été l’Observatoire Lick. Nous y restons encore à propos des neiges polaires.

Tous les observateurs de Mars savent, écrit M. Campbell, que les taches polaires ne diminuent pas en conservant une forme parfaitement circulaire et ne sont pas partout de la même intensité. Le bord de ces taches est quelquefois très irrégulier, ce qui est dû à de sombres dentelures et à des caps brillants. Il arrive même parfois que des portions s’en détachent complètement et se comportent, pendant plusieurs semaines, comme des points

  1. Astr. Soc. of the Pacific, t. VII, 1895, p. 40.