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DE GUSTAVE FLAUBERT.

J’ai attendu pour t’écrire que j’aie quelque chose de curieux à te narrer. Mais, rien de curieux ne se présentant, je prends la liberté de te demander si tu as fini ton roman. Quand paraît-il ? Comment te portes-tu ? Et ton héritier ? rt ta femme ? Etc.

Quant à moi je ne vais pas trop bien ni au physique ni au moral. Je t’épargne le détail de mes ennuis, supposant que tu dois en avoir assez de ton côté, sans que j’y ajoute.

J’espère te voir à la fin de ce mois, en passant par Paris pour aller à Vichy. J’y reviendrai et y séjournerai au mois d’août, probablement.

Je lis maintenant l’Histoire du consulat de Mosieu Thiers. Quel épicier ! C’est à en vomir ! Et pas une protestation, au contraire !

Que le diable m’emporte si je sais pourquoi je t’écris ? c’est que sans doute je m’ennuie de ne pas entendre parler de toi et que j’ai envie d’embrasser ta trombine. Adieu.


731. À MADEMOISELLE AMÉLIE BOSQUET.
[Croisset] Mercredi [fin juillet-début d’août 1862].

Je pars sans avoir pu vous dire adieu. Accepterez-vous mes excuses, chère confrère ? Mais nous comptions un peu sur votre visite.

Tenez-moi au courant de votre roman[1] et, si vous voulez que je le lise en manuscrit, envoyez-le-moi à Paris, car il est peu probable que je revienne au mois de septembre à Croisset.

  1. Louise Meunier.