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CORRESPONDANCE

compte tirer à Lévy un supplément de 5 à 6 000 francs. C’est à la mère Sand que je devrai cela.

Je bécote tes deux bonnes joues.

Ton vieil oncle.

Ta bonne maman me paraît aller mieux décidément. Mais pendant ton absence ?


1025. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Croisset, jeudi 4 heures [juin 1869].

Je commençais à trouver le temps long, Princesse ! Il me semblait que vous m’oubliiez un peu quand, hier, j’ai reçu votre bonne lettre mélancolique. Pourquoi cela ? La politique vous inquiète ? Les choses pourraient être en meilleur état, c’est vrai, mais je ne les envisage pas comme si désespérées que vous le pensez. Je n’ai pas plus peur d’une révolution que de la chute du soleil. Il me semble (à moi qui ne suis qu’un observateur) que le remède ne serait pas bien difficile et qu’avec un peu d’esprit, et de hauteur d’âme surtout, tous les partis se tairaient.

Ma mère est en ce moment chez une vieille amie dans le département de l’Eure, à Verneuil. J’irai la chercher à la fin de la semaine prochaine et je profiterai de cela pour aller jusqu’à Saint-Gratien vous faire une petite visite. Car je m’ennuie trop de ne pas vous voir.

Moi aussi, je ne suis pas très joyeux. Mon