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tobie,

De festons aussitôt ils parent leur asile,
Font ruisseler le sang des taureaux immolés,
Et retiennent dix jours leurs amis rassemblés.

L’ange, pendant ce temps, au fond de la Médie,
Allait redemander le dépôt de Tobie.
Gabélus le lui rend, et l’ange de retour,
Au milieu des plaisirs, de l’hymen, de l’amour,
Retrouve son ami pensif et solitaire,
Soupirant en secret de l’absence d’un père.
« Partons, lui dit Tobie, ô mon cher bienfaiteur !
Être heureux loin de lui pèse trop sur mon cœur.
Parmi tant de festins, au sein de l’opulence,
Je ne vois que mon père en proie à l’indigence ;
Hâtons-nous, hâtons-nous d’aller le secourir ;
Obtiens de Raguel qu’il nous laisse partir.
Il est père ; aisément son âme doit comprendre
Ce qu’un fils doit d’amour au père le plus tendre. »

Il dit. L’ange aussitôt va trouver Raguel ;
Il le fait consentir à ce départ cruel.
Le malheureux vieillard les conjure, les presse
De revenir un jour consoler sa vieillesse ;
Tobie en fait serment ; et bientôt les chameaux,
Les esclaves nombreux, les mugissants troupeaux,
Qui de la jeune épouse ont été le partage,
Vers la terre d’Assur commencent leur voyage.
L’ange, présent partout, guide les conducteurs.