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art et pornographie

Je parle évidemment des vrais artistes, de ceux qui ont le souci, le culte de l’art et se soumettent à toutes ses lois.

V

Comment lever les malentendus.

Par là, de plus en plus, se fait voir l’incompréhension réciproque des artistes et du public. Ils ne parlent pas le même langage. Les choses n’ont pas pour les uns et pour les autres le même sens. C’est ce qui rend si difficile la question de la moralité ou de l’immoralité de l’art. Et la question de la pornographie se ramène en dernière analyse à cette question. Je citais au début les paroles de M. Georges Lecomte proclamant les droits de l’artiste, réclamant en faveur de la légitime liberté de l’art. M. Georges Lecomte a raison : l’œuvre d’art en soi ne doit être jugée que d’après les lois de l’art, d’après les canons et les normes de beauté. Toute belle œuvre, toute œuvre sincère, toute reproduction de vie n’est pas, ne peut pas être immorale.

Ce qui rend trop souvent libidineuses les œuvres des arts du dessin aussi bien que de la littérature, c’est précisément leur absence de vérité. Tandis que la luxure vraie est toujours