Page:Formey - Mélanges philosophiques, Tome 2, 1754.djvu/454

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

combat toutes nos notions et qu'aucun homme ne saurait développer. II faut le ranger dans la première des espèces que nous avons indiquées.

Pour en trouver un de la seconde, supposons qu'un être doué d'un entendement pareil à celui de l'homme vînt sur notre terre et qu'il examinât attentivement l'état actuel des choses. Supposons encore que cette intelligence sondât à fond ce merveilleux édifice, cette disposition, cet ordre, cette structure si pleine d'art dans les plantes et dans les animaux, afin d'arriver à une connaissance parfaite des machines innombrables dont les corps organisés sont composés. Cette intelligence serait sans doute saisie d'admiration à la vue de l'art inconcevable et de la parfaite sagesse du grand ouvrier. Mais que croyez-vous qu'elle pensât, si quelqu'un lui disait que ces machines si pleines d'art ne font faites que pour un court espace de temps, après quoi elles retombent en poussière ? Que serait-ce fi l'on ajoutait que l'Auteur de ces chefs-d'œuvre les détruit souvent avant qu'ils soient sortis de sa main et qu'aucun homme les ait vus ? Cette intelligence pourrait-elle croire que les hommes et les animaux meurent et que la plupart des