Page:Francisco de Holanda - Quatre dialogues sur la peinture - 1548-1911.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
IX
ET LES DIALOGUES SUR LA PEINTURE

1538 ; puis, par l’arrivée de l’infant Dom Luiz. Son séjour à Barcelone se prolongea donc quelque temps, et il en profita pour visiter en pèlerin et en artiste le sanctuaire de Montserrat. Il peut enfin se présenter devant Charles Quint, mais non pas faire son portrait, comme l’Impératrice le lui avait demandé à Valladolid. Il est néanmoins accueilli « avec des compliments tels qu’en aurait pu attendre un ambassadeur ».

Le César préparait en ce temps-là l’entrevue de Nice, où il devait quelques mois plus tard (18 juin 1538) signer une trêve de neuf ans avec François Ier de France, sous les auspices du pape Paul III. Il quitta Barcelone vers les derniers jours d’avril, emmenant avec lui sur les galères d’André Doria une nombreuse suite de gentilshommes espagnols. Francisco de Hollanda aurait eu toutes les facilités de continuer par mer son voyage en cette noble compagnie ; il aima mieux prendre les devants et examiner à loisir les curiosités du Languedoc et de la Provence.

Ce qui l’attirait par-dessus tout, c’était les vieilles colonies romaines, riches encore en vestiges du passé : Narbonne, Nîmes, Fréjus, et, au milieu d’elles, Avignon, plein des souvenirs de Pétrarque et de la cour pontificale. À chaque étape, il foulait un sol plus latin, plus semblable au sol même de