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FRANCISCO DE HOLLANDA

l’Italie par ses lignes harmonieuses, par ses arbres, par ses fleurs, par le doux langage de ses habitants. C’est ainsi qu’il arrive à Nice, où le retiennent de nouveau ses devoirs de courtisan et la magnificence étalée par les maisons du Pape, de l’Empereur et du Roi.

Enfin, le voilà libre, quitte de toute obligation, de toute vaine cérémonie, n’ayant plus souci que de l’art. Il se hâte, par Gênes et Florence, vers la Ville Éternelle, où nous le retrouvons à l’automne de 1538.

On est en droit de s’étonner que Francisco ait mis neuf mois environ pour aller de Lisbonne à Nice, et quatre mois seulement pour arriver de là jusqu’à Rome. Car, si la distance à parcourir était de beaucoup plus courte dans cette dernière partie du voyage, combien, en revanche, ne rencontra-t-il pas de chefs-d’œuvre dignes de fixer son attention et de retarder sa marche ? Il faut donc tenir compte, pour expliquer sa lenteur première, des séjours plus ou moins prolongés qu’il fit successivement à Valladolid, à Barcelone et en Savoie. Or, s’il s’arrêta par trois fois en chemin, ce fut autant pour son agrément et pour son utilité que par un sentiment de révérence envers de puissants protecteurs.

Élevé à la cour, il se plaisait par instinct en la