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QUATRE DIALOGUES SUR LA PEINTURE

Or, étant revenu depuis peu d’Italie, d’où j’ai rapporté les yeux pleins de la hauteur de son mérite et les oreilles pleines de ses louanges, et ayant reconnu combien cette noble science est traitée différemment en cette mienne patrie, je pris une ferme résolution. Et, comme fit César en passant le Rubicon, ce qui était rigoureusement interdit aux Romains en armes, de même (s’il m’est permis de me comparer, moi chétif, a un tant illustre seigneur) je m’érige en vrai chevalier et défenseur de la haute princesse Peinture, déterminé à affronter tout péril pour défendre son nom par les armes et par les moyens dont je dispose, quelque faibles qu’ils soient.

Dès lors que la faveur de Votre Altesse m’est acquise, très haut et sérénissime Roi et Seigneur1, si parfaitement instruit ès nobles choses et sciences, je n’aurai grand’ peine à tout vaincre ; encore que mes adversaires soient tellement clairsemés que besoin ne m’était d’une aide aussi précieuse.