Page:Fromentin - Dominique, 1863.djvu/353

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concours de conjonctures attristantes. Puis elle fit comme M. d’Orsel et me parla de moi tantôt avec réserve, tantôt au contraire avec un abandon admirablement calculé pour nous mettre tous à l’aise.

Mon intention était de lui faire une simple visite et de regagner dans la soirée l’auberge du village où j’avais retenu une chambre ; mais Madeleine en disposa autrement : je m’aperçus qu’elle avait donné des ordres pour qu’on m’établît au second étage du château, dans un petit appartement que j’avais occupé déjà, lors de mon premier séjour à Nièvres.

Le soir même, avant de nous séparer, moi présent, elle écrivit à son mari.

« J’apprends à M. de Nièvres que vous êtes ici, » me dit-elle.

Et je compris ce qu’une pareille précaution, prise en ma présence, contenait de scrupules et de résolutions loyales.

Je n’avais pas vu Julie. Elle était faible et agitée. La nouvelle de mon arrivée, malgré tous les ménagements possibles, lui avait causé une secousse très-vive. Quand il me fut permis le lendemain d’entrer dans sa chambre, je trouvai la malade étendue sur un long canapé, dans un ample