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��LIVRE II. LA rAMILLB.

��Les dieux de la gens, Du gentiles, ne protégeaient qu'elle et no voulaient être invoqués que par elle. Aucun étranger ne pouvait être admis aux cérémonies religieuses. On croyait que, si un étranger avait une part de la victime ou même s'il assistait seulement au sacrifice, les dieux de la gens en étaient offensés et tous les membres étaient sous le coup d'une impiété grave.

De même que chaque gens avait son culte et ses fêtes reli- gieuses, elle avait aussi son tombeau commun. On lit dans un plaidoyer de Démosthène : o Cet homme, ayant perdu ses enfants, les ensevelit dans le tombeau de ses pères, dans ce tombeau qui est commun à tous ceux de sa gens ». La suite du plaidoyer montre qu'aucun étranger ne pouvait être enseveli dans ce tombeau. Dans un autre discours, le même orateur parle du tombeau où la gens des Busélides ensevelit ses mem- bres et où elle accomplit chaque année un sacrifice funèbre ; € ce lieu de sépulture est un champ assez vaste qui est en- touré d'une enceinte, suivant la coutume ancienne* ».

Il en était de même chez les Romains. Velléius parle du tombeau de la gens Quintilia, et Suétone nous apprend que la pens Claudia avait le sien sur la pente du mont Gapitolin*.

L'ancien droit de Rome considère les membres d'une gen» comme aptes à hériter les uns des autres. Les Douze Tables prononcent que, à défaut de fils et d'agnats, le geniilis est héritier naturel. Dans cette législation, le gentilis est donc plus proche que le cognât, c'est-à-dire plus proche que le pa- rent par les femmes*

Rien n'est glus étroitement lié que les membres d'une gène. Unis dans la célébration des mêmes cérémonies sacrées, ils s'aident mutuellement dans tous les besoins de la vie. La gens entière répond de la dette d'un de ses membres ; elle rachète le prisonnier; elle paye l'amende du condamné. Si l'un des siens devient magistrat, elle se cotise pour payer les dépenses qu'entraîne toute magistrature*.

1. Démosthène, in Uacart., 79; in fubui., 28.

2. Suétoae, Tiberius, I. Velléius, II, il». S. Gaîiu, m, 17. Digeste, III, 3, 1.

4. Tite-Lir», V, ta. D«ajs d'Halicarnuse. Prugm. Xm, ». AppUa, Jitmf^^

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