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CIIAP. VI. LES DICi'.X DE LA CITE. 177

ûîeux pour qu'ils permissent qu'elle fût prise *. Souvent, au lieu d'employer une formule pour attirer le dieu, les Grec» préféraient enlever adroitement sa statue. Tout le monde con< naît la légende d'Ulysse dérobant la Pallas des Troyens. A une autre époque, les Éginètes, voulant faire la guerre k Épi- daure, commencèrent par enlever deux statues protectrices do ^ette ville, et les transportèrent chez eux* .

Hérodote raconte que les Athéniens voulaient faire la guerre aux Éginètes ; mais l'entreprise était hasardeuse, car Égine avait un héros protecteur d'une grande puissance et d'une singulière fidélité : c'était Éacus. Les Athéniens, après avoir mûrement réfléchi, remirent à trente années l'exécution de leur dessein; on même temps ils élevèrent dans leur pays une chapelle à ce même Éacus, et lui vouèrent un culte. Ils étaient persuadés que, si ce culte était continué sans interruption du- rant trente ans, le dieu n'appartiendrait plus aux Éginètes, mais aux Athéniens. 11 leur semblait, en effet, qu'un dieu ne pouvait pas accepter pendant si longtemps de grasses victimes, sans devenir l'obligé de ceux qui les lui offraient. Éacus serait donc à la fin forcé d'abandonner les intérêts des Éginètes, et de donner la victoire aux Athéniens».

Il y a dans Plutarque cette autre histoire. Selon voulait qu'Athènes fût maîtresse de la petite île de Salamine, qui apr partenait alors aux Mégariens. Il consulta l'oracle. L'oracle lui répondit : a Si tu veux conquérir l'île, il faut d'abord que tu gagnes la faveur des héros qui la protègent et qui l'habitent. » Selon obéit; au nom d'Athènes il offrit des sacrifices aux deux principaux héros salaminien»- Ces héros ne résistèrent

��•bligerleadÙHX et les contraindre; c'est la peasée <ine Virgile exprime dans crs

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Janonis msgnx primam prece numen adora ; Junoni cane Tota libens, dominamque potentem Snpplicibus supera donis {En., III, 427-440).

L'énoncé de la prière, preees, le» promesses, voia, les offrande», dona, ToiU !•; trois armes par lesquelles on pwt T«incie, awperare, la malTeillance d'«ne dée>si - 1. Thucydide, U, 7*. 3. Hérodote, V, M. S. Idea, V. M.

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