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CHAP. VII. LA RELIGION DE LA CITÉ. 179

GHAPiTBE yn.

La religion de la eltè.

1* Les repas publics.

On a vu plus haut que la principale cérémonie du culte domestique était un repas qu'on appelait sacrifice. Manger une nourriture préparée ^ur un autel, telle fut, suivant toute apparence, la première forme que l'homme ait donnée à l'acte religieux. Le besoin de se mettre en communion avec la Divi- nité fut satisfait par ce repas auquel on la conviait, et dont on lui donnait sa part.

La principale cérémonie du culte de la cité était aussi un repas de cette nature; il devait être accompli en commun, par tous les citoyens, en l'honneur des divinités protectrices. L'u- sage de ces repas publics était universel en Grèce; on croyait que le salut de la cité dépendait de leur accomplissement'.

L'Odyssée nous donne la description d'un de ces repas sacrés : neuf longues tables sont dressées pour le peuple de Pylos; à chacune d'elles cinq cents citoyens sont assis, et chaque groupe a immolé neuf taureaux en l'honneur des dieux. C© re- pas, que l'on appelle le repas des dieux, commence et finit par des libations et des prières*. L'antique usage des repas en com- mun est signalé aussi par les plus vieilles traiditions athéniennes; on racontait qu'Oreste, meurtrier de sa mère, était arrivé k Athènes au moment même oîi la cité, réunie autour de son roi, allait accomplir l'acte sacré '. On retrouve encore ces repas publics au temps de Xénophon ; à certains jours de l'année, la ville immole de nombreuses victimes et le peuple s'en

��i. Xu-nlfta «fiy «éXiuv (rûyJiicvB. Athénée, V, 3. Polluz, I, S4. mestioBne les iw(«tvlai ou «avloivlai au nombre des fêtes religieuMa. X Ody<a<«,'ia, »-»; 43-50 ; S39-341. Atbinie. X, 4SI, d'aprèi Phtnodia*

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