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GHAP. XI. LA LOI. 219

lateurs. Or, Toici les premières lois qu'il écrit : « Que l'on n'approche des dieux qu'avec les mains pures; — ; que l'on ntretienne les temples des pères et la demeure des Lares do- mestiques-, — que les prêtres n'emploient dans les repas sacrés que les mets prescrits ; — que l'on rende aux dieux Mânes le culte qui leur est dû. » Assurément le philosophe romain se préoccupait peu de cette vieille religion des Lares ^ des Mânes; mais il traçait un code à l'image des codes an- ciens, et il se croyait tenu d'y insérer les règles du culte.

A Rome, c'était une vérité reconnue qu'on ne pouvait paa être un bon pontife si l'on ne connaissait pas le droit', et, ré- ciproquement, que l'on ne pouvait pas connaître le droit si l'on ne savait pas la religion. Les pontifes furent longtemps les seuls jurisconsultes. Comme il n'y avait presque aucun acte de la vie qui n'eût quelque rapport avec la religion, il en résultait que presque tout était soumis aux décisions de ces prêtres, et qu'ils se trouvaient les seuls juges compétents dans un nombre infini de procès. Toutes les contestations relatives au mariage, au divorce, aux droits civils et religieux des en- fants, étaient portées à leur -tribunal. Ils étaient juges de l'in- ceste, ainsi que du célibat. Comme l'adoption touchait à la reli- gion, elle ne pouvait se faire qu'avec l'assentiment du pontife. Faire un testament, c'était rompre l'ordre que la religion avait établi pour la succession des biens et la transmission du culte; aussi le testament devait-il, à l'origine, être autorisé par le pontife. Comme les limites de toute propriété étaient mar- quées par la religion, dès que deux voisins étaient en litige, ils devaient plaider devant le pontife ou devant des prêtres qu'on appelait frères arvales *, Voilà pourquoi les mêmes hommes étaient pontifes et jurisconsultes; droit et religion ne faisaient qu'un *. ; /

1 . Cicéron, De Ugibiu, II, 19 : PorUificem nanintm bonum eêse nUi quijui

eivile cognoscil.

2. Cicf ron, Oe legibus, II, 9, 19, 20, 21 ; De aruêpie. re«p., 7 ; Pro domo, 12, 14. Deiiy«, II, 73. Tacite, AnnaUe, I, 10; HUt., I, 11. Dion Cassius, XLVIII, 44. Pline, //{*•«. nat., XVUI, 2. Aulu-Gelle, V, 19; XV, 27. Pomponiusan Digeste, D» origine juris.

3. D< U Mt TtniM Mit* Titille défiaition qM Im JnriMOualtea ont eonterré

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