Page:G. Bruno - Le Tour de la France par deux enfants, 1904.djvu/133

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M. Gertal emmena les enfants avec lui, et ils achetèrent un paquet d’excellente coutellerie à bon marché, pour une valeur de 35 francs ; la veille, on avait déjà employé à Clermont les 35 autres francs en achats de dentelles.

Quand on fut en route, tandis que Pierrot gravissait pas à pas le chemin montant, Julien dit à M. Gertal :

— Avez-vous vu, monsieur, les jolies assiettes ornées de dessins et de fleurs dans lesquelles on nous a servi le dessert à Thiers ? Moi, j’ai regardé par derrière, et j’ai vu qu’il y avait dessus : Limoges. Je pense que cela veut dire qu’on les a faites à Limoges. Limoges n’est donc pas loin d’ici ?

— Ce n’est pas très près, répondit M. Gertal. Cependant le Limousin touche à l’Auvergne. C’est un pays du même genre, un peu moins montagneux et beaucoup plus humide.

OUVRIERS FABRIQUANT DE LA PORCELAINE. — La porcelaine se fabrique avec une terre très fine, le kaolin, qu’on réduit en pâte. Ensuite on divise cette pâte en feuilles blanches comme des feuilles de papier. L’ouvrier de droite tient une de ces feuilles entre ses mains et va l’appliquer sur le moule pour en faire un saladier. En même temps il faut tourner le moule. L’ouvrier de gauche est plus avancé en besogne. Sa feuille a déjà la forme du moule et il achève de l’appliquer avec une éponge. Il n’y a plus ensuite qu’à faire cuire au four les objets fabriqués.


— Je vois, reprit Julien, que dans ce pays-là on fabrique beaucoup d’assiettes, puisqu’il y en a jusque par ici.

— Oh ! petit Julien, il y en a par toute la France, des porcelaines et des faïences de Limoges. Non loin de cette dernière ville, à Saint-Yrieix, on a découvert une terre fine et blanche : c’est cette terre que les ouvriers pétrissent et façonnent sur des tours pour en faire de la porcelaine. Il y a à Limoges une des plus grandes manufactures de porcelaine de la France. Limoges est du reste une ville peuplée, commerçante et très industrieuse.

André était à côté de Julien.

— Eh bien, lui dit-il, puisque nous parlons de Limoges et du Limousin, où nous ne devons point passer, cherche dans ton livre : il y a sans doute des grands hommes nés dans cette province. Tu nous feras la lecture, et ce