Page:Gautier - En Chine, Les arts graphiques, 1911.djvu/52

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des danseurs que chacun, selon son rang, fut autorisé -à entretenir on en accorda soixante quatre à l’empereur, trente six aux princes du sang, seize aux ministres, huit aux membres de la noblesse, deux seulement aux lettrés et aux particuliers. Les ballets, à cette epoque, étaient extrêmement magnifiques et portaient des titres pompeux. Ils s’intitulaient Le Portique des nuées Le Grand tourbillon La Cadencée, qui est, parait-il, la plus gracieuse danse de l’antiquité La Grande Dynastique, celle-ci lente et grave La Bienfaisante la Guerrière la danse de la. Plume, du Bouclier, des Banderoles bariolées. Il y en avait une, celle du Dragon, dont les évolutions avaient lieu dans l’eau, et une autre, où figurait un taureau avec lequel le danseur luttait en le tenant par les cornes. Cet e, mpereur, Mine-Roan, qui ne dédaigna pas de monter sur les planches, est considéré encore aujourd’hui, comme le patron du théâtre et des comédiens. Dans les coulisses, sa statuette est toujours placée sur un petit autel où l’encens brûle toujours. Chaque acteur, avant d’entrer en scène, salue pieusement l’image de celui qui, il y a dix siècles, leur fût bienveillant, et protégea les artistes. Et rien n’est plus touchant que l’expression de cette reconnaissance qui ne finit jamais.