Page:Gautier - Guide de l’amateur au Musée du Louvre, 1882.djvu/33

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conformer au style de la galerie et de l’époque. On dirait un Lebrun flamboyant et romantique.

III

SALON CARRE.

Dans cette vaste et magnifique salle revêtue d’une tapisserie sombre, de couleur tannée, imitant le cuir de Cordoue, entourée de cadres d’ébène, et à laquelle on ne saurait reprocher que sa grande élévation, qui fait tomber le jour d’un peu trop haut sur les toiles, se trouve réunie la plus glorieuse réunion de peintres qui puisse se voir au monde : Léonard de Vinci, Pérugin, Raphaël, André del Sarto, Corrège, Sébastien del Piombo, Giorgione, Paul Véronèse, Titien, Tintoret, Guercin, le Guide, Francia, Ghirlandajo, Van Eyck, Antonello de Messine, Murillo, Ribera, Rembrandt, Rubens, Van Dyck, Claude Lorrain, Poussin, Le Sueur, Jouvenet, Philippe de Champagne, Rigaud, Gaspar Netscher, Metsu, Ostade, Gérard Dow, et quelques autres encore dont les noms formeraient litanie ; il n’y manque que Velasquez, à qui l’on aurait bien dû garder un coin dans ce radieux cénacle de la peinture, pour sa petite Infante Marguerite. Une tribune où le grand don Diego Velasquez de Silva n’est pas représenté semblera toujours incomplète.
Quand nous pénétrons dans ce sanctuaire de l’art, au milieu duquel s’élève aujourd’hui une élégante