Page:Gautier - L’Orient, tome 2, Charpentier-Fasquelle, 1893.djvu/124

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
114
L’ORIENT.

passeront de l’une à l’autre mer par ce bosphore fait de mains d’ouvriers.

Une opération analogue pratiquée sur l’isthme de Panama, ce point de suture qui rattache l’Amérique du Sud à l’Amérique du Nord et empêche de déboucher de l’océan Atlantique dans l’océan Pacifique, permettra à l’homme de circuler librement autour de son globe et supprimera d’énormes détours inutiles. Cela se fera bientôt, car la planète doit être aménagée pour la vie nouvelle et inconnue encore, mais qu’on peut prévoir, résultant des grandes découvertes scientifiques, l’honneur de notre siècle.

Mais laissons là ces considérations que n’admet pas la frivolité ambulatoire d’une flânerie autour de l’Exposition universelle, et revenons à notre plan en relief. Il se présente au curieux qui entre dans la salle comme à un voyageur arrivant de l’Inde. On a devant soi, au nord, la Méditerranée, à sa gauche une portion de la basse Égypte cultivée et verdoyante, où le Nil, approchant de la mer, se divise en plusieurs branches et s’épanouit