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ÉGYPTE.

dans son delta comme une cime de palmier. Des villes et des villages tachètent cette région fertile. À droite se déroule la plaine aride et bosselée de collines sablonneuses que traverse le canal maritime. Là règne la sécheresse ardente du désert, et l’on n’aurait d’autre liquide à boire que sa sueur si un canal d’eau douce creusé par la compagnie ne partait de Zagazig et n’amenait l’eau du Nil jusqu’à Timsah, à peu près au milieu de la ligne que trace le canal maritime. C’est du golfe de Peluse que part le canal de l’isthme de Suez, et le premier coup de pioche a rompu l’étroite langue de sable où s’élève Port-Saïd, une ville toute jeune, née d’hier pour ainsi dire et créée par les travaux de la compagnie. Le canal traverse le lac Menzaleh, espèce de marais ou de lagune provenant du Nil extravasé et s’étendant le long de la côte. Une mince ligne de sable prolongée jusqu’à Damiette sépare l’eau stagnante de l’eau salée. La berge exhaussée du canal forme une digue qui asséchera bientôt la pointe Est de la lagune où se trouvait l’an-