Page:Gautier - L’Orient, tome 2, Charpentier-Fasquelle, 1893.djvu/126

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
116
L’ORIENT.

cienne Peluse, en empêchant l’inondation du Nil de s’étaler jusque-là.

Sur d’autres tables sont exposés des plans également en relief et représentant des portions du canal, avec les puissantes machines qui remplacent aujourd’hui le travail des fellahs. Des dragues, des élévateurs rejetant au loin par delà les berges les terres arrachées au sol, au moyen d’une espèce de pont incliné ou de montagne russe en tôle, des gabares à clapets, des bateaux de touage et toutes sortes d’engins d’une efficacité surprenante, sont reproduits sur une échelle suffisante pour ne perdre aucun détail et animent ce ruban d’eau bleue côtoyée par deux rives de sable jaune.

Sur les murailles latérales, des photographies montrent sous leurs divers aspects le sol et les travaux de l’isthme. Deux tableaux, l’un de Berchère, l’autre de Barry, forment un contraste frappant. Dans l’un on voit l’isthme à l’état sauvage, brûlé, pulvérulent, à peine hérissé de quelques maigres touffes d’alfa, traversé par une caravane pittoresque-