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ÉGYPTE.

habitués à travailler en public. À son côté pendait une sorte de gibecière en cuir. Un petit camarade, plus jeune que lui, menait en laisse deux singes de l’espèce cynocéphale. Les singes, sur l’ordre de leur maître, se mirent à tourner en rond comme dans un manège, à marcher sur les mains de devant, à faire la culbute et le saut périlleux en avant et en arrière, à contrefaire le mort, à passer une baguette derrière leur col en y appuyant leurs deux pattes, position que les Arabes prennent quelquefois en se servant de leurs longs fusils pour bâton, et autres exercices simiesques obtenus non sans quelques rébellions et grincements de dents. Jusque-là rien de particulier : les saltimbanques et les dresseurs d’animaux de nos pays apprennent à leurs bêtes des tours plus difficiles.

La seconde partie de la représentation fut plus intéressante : le jeune garçon, à ses talents d’escamoteur et de montreur de singes, joignait celui de charmeur de serpents. C’était un psylle, de ceux-là qui prétendent se