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LE NIL.

blement des momies noires de natrum et roides dans leurs boîtes historiées d’hiéroglyphes. L’île d’Éléphantine, toute luxuriante de végétation, se présente bientôt ; sur un rocher de la rive, on lit le cartouche de Rhamsès le Grand. — Les quais ont été bâtis par les Romains avec des matériaux pris à des constructions antérieures. Éléphantine est la Syène, dont l’antiquité a tant conté de merveilles. — De tout ce bruit, il ne reste que le grincement des sakiehs puisant l’eau au fleuve ; de ces édifices, que des blocs enfouis sous l’herbe et rayés par le soc de la charrue. — Là finit l’Égypte et commence la Nubie ; le teint des hommes est plus foncé et leur caractère plus féroce ; les femmes ne se voilent plus, comme si la couleur obscure répandue sur leur visage était un masque suffisant. — Jeunes filles, elles vont nues, habillées de leur peau noire.

Au bouillonnement du fleuve on sent l’approche de la première cataracte. — Cette cataracte est, à proprement parler, une suite de rapides où l’eau glisse en tumulte sur des ro-