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ÉGYPTE ANCIENNE.

n’est-il pas devenu Notre-Dame de Paris ? Walter Scott et Shakespeare, l’un avec ses romans, l’autre avec ses drames, n’ont-ils pas rendu les plus grands services à l’histoire en faisant vivre des chroniques mortes, en rendant le sang et l’âme à des héros sur lesquels l’oubli tamisait sa poussière dans la solitude des bibliothèques ? Croit-on que Balzac ne sera pas consulté avec fruit par leg antiquaires de l’avenir, et regardé comme une précieuse mine de documents ? Quel intérêt exciterait une pareille histoire domestique, intime et familière d’un auteur d’Athènes ou de Rome ? on peut en juger par les fragments de Pétrone et les contes d’Apulée, qui en disent plus sur la vie antique que les écrivains les plus graves, à qui les événements font souvent oublier les hommes.

Dans un essai sur l’histoire des mœurs et coutumes, qui sert d’introduction à son livre, M. Ernest Feydeau a traité cette question de la couleur appliquée à la science, avec beaucoup de verve, de logique et d’éloquence. Il prouve comment, sans tomber dans le