Page:Gautier - L’Orient, tome 2, Charpentier-Fasquelle, 1893.djvu/274

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
264
L’ORIENT.

roman, sans rien donner à l’imagination, et tout en gardant à l’histoire son sérieux et son autorité, on peut, par la lecture intelligente des textes, par l’étude et la comparaison des monuments, grouper autour des faits, les mœurs, les usages, les singularités des peuples disparus, mettre l’homme à côté de la date, le fond de paysage, de ville ou d’intérieur derrière chaque événement, et l’arme qu’il a réellement portée à la main du conquérant.

Les idées ont des formes, les choses se passent dans des milieux, les individualités revêtent des costumes que l’archéologie bien entendue peut leur rendre. C’est la son rôle : l’histoire trace le trait avec son burin, l’archéologie remplit le contour avec son pinceau. — Comprise de cette manière, l’histoire, c’est le passé rendu présent.

Ce secret de la vie, par une inspiration qui peut d’abord sembler paradoxale, le novateur archéologue est allé le demander à la Mort. Le tombeau consulté lui a livré non les mystères de la destruction, mais les usa-