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LE SAHARA.

lons arides. Cette perspective à peu près riante, qui semble les consoler jusqu’à demain, nous annonce de nouvelles plaines d’alfa. »

Arrivons à El-Aghouat, le terme du voyage : « Je sentais qu’El-Aghouat était là, et qu’il ne me restait que quelques pas à faire pour le découvrir. Je n’avais plus autour de moi que du sable ; il y avait des pas nombreux et des traces toutes récentes imprimées à l’endroit où nous marchions. Le ciel était d’un bleu de cobalt pur ; — l’éclat de ce paysage stérile et enflammé le rendait encore plus extraordinaire. Enfin le terrain s’abaissa, et, devant moi, mais fort loin encore, je vis apparaître au-dessus d’une plaine frappée de lumière, d’abord un monticule isolé de rochers blancs avec une multitude de points obscurs, figurant en noir-violet les contours supérieurs d’une ville armée de tours ; au bas s’alignait un fourré d’un vert froid, compacte, légèrement hérissé comme la surface barbue d’un champ d’épis. Une barre violette, et qui me parut sombre, se montrait à gauche, presque au niveau de la ville, et