Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 2.djvu/137

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— Lui qui l’attaquait avec cette audace sacrilège !

— Il l’attaquait pour s’en rendre maître et lui dicter ses volontés, Le mikado prisonnier n’était plus rien ; le mikado libre, et ressaisissant pour un instant le pouvoir, est tout-puissant.

— Hiéyas m’imposera des conditions inacceptables. Son intérêt est de continuer la guerre.

— Néanmoins il sera contraint momentanément d’obéir, et ce qu’il nous faut surtout c’est quelques mois de répit.

— Certes, nous pourrions alors réunir toutes nos forces. Les communications ont été coupées, les armées des princes ne sont pas arrivées.

— Signenari et ses vingt mille hommes sont-ils toujours dans l’île d’Avadsi ? demanda le prince.

— Toujours, dit le siogoun, et le jeune général est au désespoir d’avoir été réduit à l’inaction.

— Je veux justement te demander de lui donner l’ordre d’entrer en campagne.

— Comment cela ?

— J’ai une injure personnelle à venger, je te conjure de me prêter cette armée.

— De quoi veux-tu te venger, ami ? dit le siogoun.