Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 2.djvu/95

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Aussi, il y avait de quoi, on disait de tous côtés qu’un revenant avait étendu son bras armé d’un glaive vers Hiéyas, qui était aussitôt tombé mort.

— Oui, dit Nata, nous avons été pris pour une légion de fantômes.

La lueur delà forêt en flammes envahissait le ciel jusqu’au zénith. Le prince tournait la tête et regardait.

— Loo, dit-il, j’ai à me louer tous les jours de t’avoir emmené avec moi ; tu as l’intrépidité d’un héros et, sous ta frêle enveloppe, le cœur d’un lion. Les deux actions que tu viens d’accomplir méritent une récompense éclatante : je te donne le titre de samouraï.

Loo, en entendant cela, demeura tout interdit d’émotion. Il regarda Raïden qui chevauchait à côté de lui, puis tout à coup se jeta dans ses bras.

Sur l’ordre du prince quelques hommes descendirent de cheval et, du bout de leurs sabres, creusèrent une tombe au bord du chemin pour y ensevelir la tête de l’héroïque Sado.

— Nous viendrons la reprendre plus tard afin de lui rendre les honneurs qu’elle mérite, dit le prince.

On accumula des pierres sur cette tombe, lorsqu’elle fut refermée, pour la retrouver.