Page:Gautier - Les Deux Etoiles.djvu/242

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— Oui, je le jure ! répondit en indostani Volmerange.

— C’est bien, dit le brahme Sarngarava. Peuple, écoutez ! Celui-ci est Barahta, qui descend de Douchmanta, le roi très glorieux et très célèbre, le dominateur et le dompteur, qui vivait familièrement avec Aditi et Casyapa ; dévouez-vous à lui, suivez-le, et obéissez-lui jusqu’à la mort. Si vous succombez dans les entreprises qu’il vous ordonnera, vous retournerez doucement dans le Pantchatouam. Les éléments reprendront sans vous faire souffrir les parcelles qui vous composent, et, après s’être épurée dans des corps charmants, votre âme, jugée digne du Moucti, s’absorbera dans la Divinité. Maintenant, dispersez-vous et trouvez-vous aujourd’hui à l’endroit marqué.

La foule s’écoula comme par enchantement. Les brahmes rentrèrent dans les murailles par des passages secrets, et il ne resta plus dans la salle que Dakcha, Priyamvada et Volmerange.

— Voulez-vous passer le reste de la nuit ici, dit le vieux brahme à Volmerange, ou préférez-vous vous remettre en route pour le camp de la montagne ?

— Partons, répondit Volmerange. Cette vieille cave, avec tous ces monstres qui font la grimace, n’a rien de confortable. Donne-moi la main, Priyamvada, car le diable m’emporte si je suis capable de faire un pas sans trébucher dans tous ces noirs détours.

Après avoir circulé quelque temps à tâtons dans un labyrinthe de passages et de couloirs que Priyamvada et le vieux brahme paraissaient connaî-