Page:Gautier - Les jeunes France, romans goguenards.djvu/197

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rodolphe, au comble de la joie. — (À part.) Enfin, voilà la scène qui arrive. (Haut.) Je suis un scélérat !

le mari, toujours de plus en plus radieux. — Vous êtes un scélérat ! la chose est connue ; vous avez une réputation infâme, et vous êtes pire que votre réputation.

rodolphe, charmé, mais affectant un air de dignité blessée. — Monsieur, vous venez de me dire des choses bien étranges : je ne sais…

le mari, riant aux éclats, et faisant avec son nez plus de bruit que les sept trompettes devant Jéricho. Hi ! hi ! ho ! ho ! ah ! ah ! Mais c’est qu’il a un air d’innocence, ce jeune scélérat ! les plus matois s’y tromperaient. Hi ! hi ! c’est comme Hippolyte devant Thésée. Allons, la main sur votre estomac, le bras en l’air,

Le jour n’est pas plus pur que le fond de mon cœur.

Hé ! romantique, vous voyez que je sais mon Racine..

rodolphe, à demi-voix :

Vieillard stupide, il l’aime !

Hé ! classique, tu vois que je sais mon Hugo. (Haut, et du ton le plus sépulcral.) Monsieur, votre gaieté est pour le moins intempestive.

madame de m***. — Tu es insupportable avec tes rires.