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restait inconnu aux Égyptiens, qui n’entendaient pas cette langue. Ptolémée envoya donc une nouvelle ambassade à Jérusalem, pour demander des hommes habiles qui pussent traduire ces livres en grec.

Ils sont depuis restés en Égypte, en même temps qu’ils n’ont cessé d’être entre les mains des Juifs. Mais ceux-ci les lisent tous les jours sans les comprendre, et se montrent, comme vous, nos ennemis, nos persécuteurs, ne manquant jamais l’occasion de nous livrer aux supplices et de nous faire mourir quand ils en ont le pouvoir : témoin ce qu’ils ont fait récemment. Dans la dernière guerre contre les Juifs, on a vu le chef des révoltés, Barcochébas, tourner toute sa fureur contre les seuls Chrétiens et livrer aux plus cruels tourments ceux qui refusaient de nier le Christ et de blasphémer contre lui.

Mais revenons aux prophéties : qui voyons-nous ? Jésus-Christ annoncé tel qu’il a paru, né d’une Vierge, arrivant à l’âge viril, guérissant les malades et les infirmes, ressuscitant les morts, haï, méconnu, mourant sur une croix, reprenant une nouvelle vie, remontant aux cieux ; nous y voyons qu’il est appelé le fils de Dieu et qu’il l’est réellement ; qu’il envoie des hommes par tout le monde publier ce qu’il est ; que les gentils surtout croient à sa parole et se convertissent à lui. Il n’a cessé d’être annoncé à la terre. Des prophètes parurent d’abord cinq mille ans, ensuite trois mille, puis deux mille, d’autres mille ans, quelques-uns huit cents ans avant qu’il vînt au monde ; car ils se sont succédé avec les générations.

XXXII. Voici la prophétie littérale de Moïse, le plus ancien d’entre eux : « Le sceptre ne sortira pas de Juda, ni les princes de sa postérité, jusqu’à ce que vienne celui à qui appartient le sceptre et qui est l’attente des nations ; il liera son ânon à la vigne et lavera sa robe dans le sang du raisin. »

C’est à vous maintenant d’examiner à quelle époque les Juifs ont cessé d’avoir des princes et des chefs de leur nation. N’est-ce pas au moment où a paru Jésus-Christ, notre Seigneur et l’interprète de ces mystérieux oracles, selon cette parole de