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s’il meurt hors de l’Église, il ne peut parvenir aux récompenses de l’Église.

Et ici, mes bien-aimés, ne vous étonnez pas que des confesseurs aient donné d’affligeants scandales et soient descendus jusqu’à la défection. La générosité de leurs premiers combats ne les mettait pas à l’abri des piéges du tentateur : tant qu’ils restent sur cette terre d’épreuve, associés à toutes les infirmités humaines, leur gloire ne les protége pas contre les assauts ni les séductions d’un siècle corrompu. L’illustration n’est point un port sans tempête. Autrement, verrions-nous dans quelques-uns d’entre eux les rapines, les prostitutions, les adultères dont nous avons à gémir aujourd’hui ? Confesseur, qui que vous soyez, vous n’êtes ni plus grand, ni plus vertueux, ni plus cher à Dieu que Salomon. Tant qu’il marcha dans les voies du Seigneur, il garda la grâce qu’il avait reçue. Sitôt qu’il abandonna les voies du Seigneur, la grâce se retira. Voilà pourquoi il est écrit : « Garde bien ce que tu as, de peur qu’un autre ne prenne ta couronne. Dieu ne nous avertirait pas que la couronne de justice peut nous être enlevée, s’il n’était pas vrai que la couronne nous fait défaut au jour où nous faisons défaut à la justice. » La confession est donc le prélude de la gloire, mais n’est pas encore le triomphe ; et puisque, d’après l’oracle divin « celui-là seul parviendra au salut, qui aura persévéré jusqu’à la fin, » si haut que vous soyez monté, à moins d’avoir atteint le point le plus élevé, votre élévation n’est qu’un degré dans l’édifice de votre salut.

Vous êtes confesseur, dites-vous ! mais après l’éclatant témoignage que vous avez rendu à votre foi, le péril devenait plus imminent, parce que l’ennemi avait été provoqué davantage. Vous êtes confesseur ! mais raison de plus de demeurer inséparablement uni à l’Évangile du Seigneur, quand c’est par l’Évangile que le Seigneur vous a couronné de gloire. En effet, il a dit : « On demandera beaucoup à celui auquel aura été donné beaucoup, et la soumission doit s’accroître avec la dignité. » Ainsi, pourquoi perdre vos frères par vos exemples ? pourquoi leur prêcher publiquement la violence, l’injure, la trahison ? Vous êtes con-