Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 5 bis.djvu/474

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fesseur ! Aimez donc l’humilité, la modestie, la paix, disciple véritable du maître que vous avez hautement confessé, et qui a dit : « Quiconque s’élève, sera abaissé, et quiconque s’abaisse sera élevé. » S’il est vrai que le Sauveur a été glorifié parce que, Verbe, sagesse et splendeur du Père, il s’était anéanti ici-bas ; s’il nous a prescrit l’humilité par sa loi ; si son Père ne lui a imposé un nom au-dessus de tous les noms que pour le récompenser de ses abaissements, il hait, par une conséquence nécessaire, l’arrogance et l’orgueil. Vous êtes confesseur de Jésus-Christ ! D’accord ; mais vous prenez par-là même l’engagement de ne point provoquer les blasphèmes contre la majesté de Jésus-Christ ; de ne pas prêter à l’imposture, à la calomnie, aux dissensions une bouche fidèle jusqu’à ce jour ; de ne pas distiller sur les ministres de Jésus-Christ le poison du serpent avec cette même langue qui tout-à-l’heure bénissait et proclamait Jésus-Christ. Mais, sachez-le bien ! si, au cantique de louanges succède le cri de la malédiction, à la foi du premier serment un lâche parjure, à la pureté des mœurs la souillure des prostitutions ; si, désertant l’Église qui vous compte avec orgueil parmi ses confesseurs, vous troublez la paix, vous brisez l’unité, vainement vous vous décorez d’un titre que vous déshonorez aujourd’hui ; vainement vous vous croyez prédestiné à la gloire : la sévérité de votre châtiment sortira de votre première fidélité. Le Sauveur n’avait-il pas admis Judas au nombre de ses apôtres ? Judas cependant trahit son maître. Mais la trahison de Judas, lorsqu’il se sépara des apôtres ne porta aucune atteinte à leur foi et à leur fermeté. Il en est de même ici. La chute de quelques-uns n’affaiblit ni la sainteté, ni la dignité des confesseurs. Le bienheureux apôtre dit dans une de ses épîtres : « Quoi donc ! si quelques-un d’eux n’ont pas cru, leur infidélité anéantira-t-elle la fidélité de Dieu ? Non, sans doute. Dieu est véritable, et tout homme est menteur. » La plus grande et la meilleure partie des confesseurs est restée fidèle à la foi ainsi qu’à la vérité de la loi et de la discipline du Seigneur. Ils se sont bien gardés d’abandonner la paix de cette Église, dans laquelle ils se souviennent que la divine miséricorde les a honorés de