Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 5 bis.djvu/475

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sa grâce, d’autant plus louables dans cette conjoncture, qu’il leur a fallu faire divorce avec la perfidie de ceux qui tout-à-l’heure étaient associés à la gloire de leur confession, afin de ne point partager leur iniquité, toujours éclairés par la lumière de l’Évangile, héros quand il fallait résister en face au démon, héres encore quand il s’est agi de maintenir la paix du Seigneur.

Il est un vœu que je forme du fond de mon cœur, mes bien-aimés, un conseil que ma tendre sollicitude adresse à tous, c’est que nul d’entre vous ne consomme sa ruine en se séparant des fidèles ! Puisse notre mère commune, joyeuse et triomphante, ne renfermer dans son sein qu’un même peuple uni par la même foi ! Si cependant mes salutaires représentations ne pouvaient arracher à leur aveugle et opiniâtre démence les auteurs de ces fatales dissensions, vous du moins, dont la confiance et la simplicité ont été surprises, ou qui avez cédé à l’erreur par quelque autre motif, brisez sans délai les liens qui vous enchaînent ; abandonnez les sentiers de l’erreur où vous vous perdiez, et reconnaissez la voie droite qui conduit au ciel ! La voix de l’apôtre vous le crie : « Nous vous ordonnons, mes frères, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, que vous ayez à vous séparer de tous ceux d’entre nos frères qui se conduisent d’une manière déréglée et non selon la tradition, qu’ils ont reçue de nous. » Et ailleurs : « Que personne ne vous séduise par de vains discours ; car c’est là ce qui attire la colère de Dieu sur les incrédules. N’ayez donc rien de commun avec eux. »

Il faut s’éloigner, disons mieux, il faut fuir à l’aspect de ces hommes qui marchent dans des chemins mauvais, de peur qu’en nous engageant avec eux dans les routes de l’erreur et du crime, nous ne soyons enveloppés dans la même faute et dans le même châtiment. Il n’y a qu’un Dieu, qu’un Sauveur, qu’une Église, qu’une foi, qu’un peuple, formant un seul corps, par le ciment indissoluble de la charité. L’unité est indivisible : un corps, où tout s’enchaîne dans un harmonieux ensemble, ne peut subsister dès que vous le mettez en lambeaux. Tout ce qui s’éloigne du centre de la vie ne pouvant plus ni vivre, ni respirer dans son isolement, perd la substance du salut. L’Esprit saint nous