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dire ; il reçoit, dès l’entrée, le sacerdoce et l’épiscopat. En effet, qui n’eût pas confié toutes les dignités de l’Église à une foi si ardente ? Laïque ou pontife, toujours rival de la piété des anciens justes, il se distingua par un grand nombre d’actions où éclataient le dévouement religieux et l’intention de plaire au Seigneur. Si, dans ses pieuses lectures, il rencontrait quelque saint personnage qui avait mérité les louanges de l’oracle divin, il conseillait, et c’était une habitude chez lui, d’examiner par quelles vertus il s’était attiré cet auguste suffrage. Job, par exemple, honoré de sublimes témoignages, est-il appelé un véritable adorateur de Dieu, un homme qui n’avait pas son égal sur la terre ? Il recommandait les œuvres qu’il avait pratiquées, afin que les mêmes efforts amenassent les mêmes éloges. « Détaché de tous les biens de la terre, disait-il, il courut si rapidement dans le chemin de la perfection, qu’il domina les affections et les sacrifices de la nature. Ni la pauvreté, ni la souffrance, ni les larmes d’une épouse, ni les tortures qu’il endurait dans son corps, ne purent l’abattre ou le séduire. Sa vertu indomptable resta assise sur une base inébranlable. Cette foi, qui avait jeté de si profondes racines, résista à tous les assauts du démon, et sa reconnaissance ne cessa pas un moment de bénir la Providence, même au milieu des plus grandes tribulations. Sa maison était ouverte à tout le monde ; jamais une veuve ne le quitta les mains vides ; il était l’œil de l’aveugle, le bâton du boiteux, le protecteur de tous les opprimés, le consolateur de tous les malheureux. — Voilà, disait Cyprien, le chemin à suivre quand on veut plaire au Seigneur. » Par là, tandis qu’il se faisait imitateur des plus beaux modèles, il mérita lui-même de devenir un modèle pour tous.

4. Il vivait avec nous sous le même toit que Cécilius de vertueuse mémoire, prêtre vénérable par son âge et son caractère sacré, qui l’avait arraché aux erreurs du paganisme et amené à la connaissance du vrai Dieu. Il conserva toujours pour lui le plus profond respect, la tendresse la plus affectueuse, la docilité la plus soumise, le regardant non pas comme un ami, non pas