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De Montromand à Chevinay. — Après s’être engagé profondément dans une gorge dominée par les hauteurs de Duerne, le canal revient sur les bords de la grande vallée, au-dessus du village de Montromand, et accompagne dans ses détours le chemin vicinal no 25 qui conduit à Iseron. Il le coupe au delà de Montromand, vers l’endroit appelé Gigandon, entre les cotes 600 et 595. On en voit quelques traces dans le talus, puis de l’autre côté de la route, au-dessus de la ferme du Treuil. Il fait un coude brusque au-dessus du hameau de La Barge, traverse un ruisseau très encaissé et s’engage dans la jolie vallée des Aguettants, où l’eau perce en abondance dans le creux d’une vaste prairie, vers le niveau même où l’aqueduc faisait son contour. En suivant ce niveau, on passe aussitôt après au hameau de La Maillardière, et l’on arrive au col de Noyery, vers La Croix-de-Ville, entre le crêt de Monclay et le crêt de Montrosier ; le niveau de l’aqueduc étant à quelques mètres au-dessous de la ligne de faîte de ce col, il doit le franchir par un souterrain de quelque trente ou quarante mètres de long, dont on n’aperçoit d’ailleurs ni l’entrée ni la sortie. On se retrouve alors sur le versant direct de la vallée de La Brévenne, au-dessus du hameau de Pomeyrieu, où l’on est déjà sur la commune de Courzieu.

Après avoir enfoncé une pointe aiguë dans un creux de vallée où une source se dissimule sous un épais couvert de ronces où devait se trouver quelque dispositif de captage, l’aqueduc passe au-dessous de la croix du Banchet et dessine une boucle arrondie pour contourner le crêt de Monclay. On le retrouve au-dessous de la ferme de La Verrière, dans le fond du vallon de Sotizon, puis à un kilomètre plus loin, au-dessus du hameau de ce nom, à l’endroit où un chemin qui monte, partant de Sotizon, se croise avec le chemin vicinal de Courzieu à Iseron ; on y voit, sur plusieurs mètres de longueur, une tranchée longitudinale de l’aqueduc, montrant un des piédroits intact, revêtu de son enduit lisse, et prolongé par la coupe verticale du radier; cette coupe fait voir nettement la ligne de séparation de la couche de ciment avec la masse de béton qui est au-dessous, épaisse de 0m,40.

Entre La Verrière et Sotizon a lieu une première chute d’altitude assez considérable, qui, sur cet espace d’un kilomètre, abaisse le