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que présentait leur ensemble. Il n’en reste plus rien aujourd’hui, pas même les tronçons du massif qui les soutenait et qu’a pu voir encore Flacheron. Cet architecte a dessiné une reconstitution fort vraisemblable de l’ensemble du monument (fig. 12 et 13)[1]. Une seule erreur, légère, y est à relever, consistant dans la substitution de trois arches de base à l’arche unique, vue et représentée par Chenavard. Flacheron a également pris soin de faire un nivellement depuis la Saône jusqu’au ruisseau, à son passage sous le pont; d’après cette opération, le point en question est à 32m,10 au-dessus de la Saône, à l’étiage, dont la cote d’altitude est 162 mètres. La hauteur du tablier du pont au-dessus du ruisseau étant estimée à 22 mètres, nous arrivons à 216m,10 pour la cote de niveau de

Fig. 15. — Détail d’une pile au pont-siphon de Grange-Blanche.

ce tablier ; et Le Rafour étant à 305 mètres, la charge au bas du siphon était donc de 89 mètres en nombre rond.

La distance des piles qui se dressent encore sur la rive gauche du ruisseau est de 4m,25, représentant l’ouverture des arcades latérales ; les arcades centrales étaient beaucoup plus ouvertes, soit de 8m,81, d’après le dessin de Flacheron (fig. 12). La largeur du pont, donnée par la dimension transversale des piles, était de 8m,15; et quant à la longueur, qu’on ne peut déterminer avec une certitude complète, elle dépassait 200 mètres.

Les vestiges actuels, tous sur la rive gauche, se réduisent à dix tronçons inégaux de piles, dont le plus éloigné

  1. Il le considérait, ainsi qu’il a été dit plus haut, comme le pont-siphon de l’aqueduc du Mont-d’Or.