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Branche accessoire de Janon. — Cette branche de Janon existe fort bien, en effet. Tout dernièrement, au cours de l’été de 1906, le canal fut mis à jour non loin de Quatre-Aigues, tout près du ruisseau sur sa rive gauche, à une profondeur de 2m,50 au-dessous du sol. L’eau y coulait en assez grande abondance, si bien qu’on examina le projet, non encore mis à exécution, d’utiliser cette eau et cette conduite pour l’alimentation de la ville de Terrenoire. Les faibles dimensions du canal (0,30 sur 0,40 environ) ne justifieraient guère l’hypothèse mentionnée ci-dessus de la communication avec le Furens, dont le débit, plus considérable que celui du Gier, aurait nécessité tout de suite une large et haute section pour l’aqueduc.

On prétend, d’après d’anciens plans, qu’un peu plus haut existait encore, au xviie siècle, un bassin d’origine antique, qui aurait été le point de départ de l’aqueduc. Mais ce réservoir lui-même devait être rempli, en partie par un bief de dérivation installé en amont, sur le cours du ruisseau de Janon, à Quatre-Aigues, en partie par des conduits étroits, sortes de drains qu’on a découverts en plusieurs endroits, et qui devaient recueillir en une veine commune les eaux fraîches et pures amassées par les versants de ce fond de vallée. De cette façon, l’aqueduc ne tarissait pas.

La carte d’Artaud, qui place fort exactement l’origine de ce canal de Janon, porte inscrite plus loin une erreur, qui consiste à lui faire suivre sur toute sa longueur la rive gauche du ruisseau. Il partait en effet de la rive gauche, mais très peu au-dessous de l’endroit où on l’a découvert, il passait sur la rive droite ; dès lors il ne la quitte plus. Au hameau de Janon, à un kilomètre en amont de Terrenoire, plusieurs fontaines doivent à son voisinage un bon débit et une eau excellente. Après Janon, il fait comme le ruisseau lui-même un angle droit pour se diriger vers le Nord-Est et se développe sur les flancs de sa vallée à un niveau un peu plus élevé que la ligne du chemin de fer de Saint-Etienne à Lyon. Je crois pouvoir dire, d’après les reconnaissances qui en ont été faites[1], qu’il ne franchissait pas cette ligne, et qu’au lieu de

  1. N’ayant pas opéré ces reconnaissances moi-même, je ne puis donner qu’un tracé approximatif. Mais il est dessiné d’après les indications d’un géomètre en chef de la ville de Saint-Etienne, homme de grande expérience, aujourd’hui décédé, M. Marillier, qui s’était livré à de nombreuses recherches à ce sujet, et dont je tiens le témoignage pour absolument sûr.