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déboucher, comme quelques-uns le pensent, dans la conduite principale immédiatement en amont ou en aval du pont de La Petite-Variselle, dont il sera parlé tout à l’heure, il la rejoignait entre La Martinière et Izieux, à peu de distance du grand bassin d’origine.

Prise d’eau et bassin de départ. — C’est à La Martinière, en effet, que M. Paul de Gasparin, l’auteur du Mémoire que j’ai déjà signalé et qui fut couronné en 1855 par l’Académie de Lyon[1], place après Delorme et Flacheron la naissance de la branche principale de l’aqueduc, la seule d’ailleurs dont il s’occupe et qu’il veuille reconnaître. La Martinière est un petit hameau, situé à un kilomètre en amont du village d’Izieux, tout au bord du Gier. Là commence, en effet, l’aqueduc proprement dit, mais la prise d’eau sur la rivière était en réalité à quatre ou cinq cents mètres plus haut, à l’endroit appelé L’Haya (fig. 17, hors texte), où le cours du Gier s’engage dans un couloir étroit. Bien que le barrage de prise d’eau, tel qu’il était alors, n’existe plus, son emplacement est parfaitement indiqué[2]. À la suite, s’ouvrait, sur la rive gauche, le bief, dont il restait encore des traces, dit-on, il y a une vingtaine d’années. C’était une tranchée assez large et non couverte que les nouvelles constructions d’une usine ont fait disparaître. Il aboutissait à un bassin situé immédiatement en aval de cette usine, et de l’autre côté de la route de Saint-Chamond à La Valla, qui la côtoie. On est ici à l’entrée, de La Martinière, au point appelé autrefois Le Moulin-Neuf. Une cuvette, de forme à peu près circulaire, marque nettement et limite l’emplacement de ce bassin, qui est exactement à la cote d’altitude 405,25. Un bord de cette cuvette a été utilisé en 1865 pour l’installation du réservoir qui distribue les eaux à la ville de Saint-Chamond. Ce sont les mêmes eaux que recueillaient les Romains, mais prises à une lieue en amont, au barrage-réservoir de La Rive. La capacité du réservoir moderne de La Martinière est de 2.200 mètres cubes. Celle du réservoir antique, étant donné qu’il devait avoir à peu

  1. Introduction, p. x.
  2. Il y a là en effet, comme l’indique la fig. 17, un barrage, qui n’est pas romain, mais dont la construction remonte à plusieurs siècles, et qui repose probablement sur des fondations de l’époque romaine.