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près cinquante mètres de rayon, et, d’après Gasparin, cinq à six mètres de hauteur, pouvait contenir 45.000 mètres cubes environ. Il servait de régulateur et en même temps de piscine d’épuration.

De La Martinière au Langonan. Réunion des branches accessoires. — On ne voit plus l’orifice d’entrée du canal à la suite du bassin ; Delorme paraît avoir vu remplacement de la vanne à coulisses qui commandait cette entrée. Quoi qu’il en soit, à fort peu de distance de là, on peut commencer à suivre la direction de l’aqueduc, grâce à un certain nombre de tranchées qui l’ont découvert, et en se guidant sur le niveau sensiblement constant auquel il se maintenait. Il passe dans le grand pré Escoffier, où un bourrelet de terrain bordé d’une traînée humide le décèle suffisamment. C’est dans ces alentours que je supposerais de préférence et jusqu’à plus ample informé la jonction avec l’aqueduc afférent de Janon. Dans le chemin de La Martinière à La Variselle, au-dessus du pré ci-dessus indiqué, au lieu dit Arbos, sous des marches d’escalier qui donnent accès à une ruelle montante, se voient les restes d’une conduite voûtée. D’après des informations que j’ai recueillies dans la localité, ce serait là le prolongement d’un canal qui aurait recueilli autrefois les eaux du Rechorey, ruisseau descendant des hauteurs de Font-Choreyre. Mais comme c’est précisément au-dessous de ces mêmes hauteurs que l’on a reconnu l’aqueduc venant de Janon, l’identité pourrait bien exister entre les deux. Il est entendu que je ne présente ceci qu’à titre d’hypothèse, me réservant, s’il y a lieu, de l’approfondir plus tard.

Mais ce qui apparaît comme certain dans tous les cas, c’est que dans cette région supérieure de l’aqueduc, le captage des eaux ne se bornait pas, comme le croyait M. de Gasparin, à la prise principale sur le Gier ; il s’étendait aux cours d’eau accessoires, tributaires directs ou indirects de cette rivière, et en premier lieu, au Janon[1].

  1. Flacheron et Gasparin commettent tous deux une erreur un peu naïve en niant l’aqueduc de Janon, sous prétexte que la rivière de ce nom, chargée d’impuretés, ne pouvait convenir à l’alimentation de l’aqueduc. Le premier constatait que le fond et les bords en étaient garnis d’un sédiment ocreux. N’ayant pas pris sans doute la peine de remonter vers Quatre-Aigues, il n’a pas songé que ce sédiment ocreux provenait des usines métallurgiques de Terrenoire, en activité dès 1820. Dira-t-on que les eaux du Furens ou du Gier sont naturellement impures parce qu’on ne les aura vues qu’au-dessous de Saint-Etienne ou de Saint-Chamond ?