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Après le pré Escoffier, l’aqueduc traverse le chemin désigné plus haut, puis il passe sous l’ancien cimetière d’Izieux qu’il traverse en diagonale ; on l’y aperçoit au fond d’une excavation pratiquée au pied du mur est, à l’endroit où il y pénètre. À quelques centaines de mètres plus loin, il a été coupé par la tranchée du chemin de fer de Saint-Etienne à Lyon, entre le passage à niveau d’Izieux et le pont qui se trouve un peu en amont, exactement à 53 mètres de ce dernier. Lui-même est, à cet endroit, non pas en tranchée couverte, mais en souterrain proprement dit, à une douzaine de mètres au-dessous du sol. Laissant le village d’Izieux à droite, il débouche de cette percée, à peu près à cent mètres au delà du chemin de fer, dans la vallée du Janon. Les retournements du sol, pour la culture, l’ont très souvent découvert dans ces endroits, et l’on se dirige sans se tromper en suivant le niveau, jusqu’au point où devait se trouver la culée du pont sur lequel la conduite franchissait le cours d’eau, au hameau de La Petite Variselle.

Ce hameau, situé en grande partie sur la rive gauche du Janon, à deux kilomètres avant Saint-Chamond, est traversé par la route nationale de Saint-Etienne à Lyon. Le pont-aqueduc, qui d’après l’inspection du terrain devait avoir environ cent cinquante mètres de long, n’a laissé de vestiges qu’à son extrémité nord, au delà de la route. On y voit encore, en un alignement perpendiculaire à la direction de cette route, les tronçons de cinq piles, émergeant à peine du sol, assez saillants néanmoins pour que l’on puisse distinguer le parement réticulé et la masse intérieure en maçonnerie de blocage. La distance de ces piles est d’environ quatre mètres d’une face à la face opposée de la pile suivante, et leur section, carrée, est épaisse de 1m, 50. Delorme, sur la carte d’Artaud (Pl. I), fait aboutir la branche de Janon tout près de l’extrémité nord de ce pont, c’est-à-dire après la culée de rive gauche. Il est certain qu’une ramification afférente se soudait ici à l’aqueduc, car un vestige en existait encore en 1851, à quelques mètres avant le point de jonction, cela d’après le témoignage irrécusable de M. Bresson, l’architecte lyonnais[1], qui en fait dans ses notes une mention explicite. C’est

  1. V. ci-dessus, Introduction, p. x.