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Siphon de Craponne (2e section) . . . . . . 4.800 mètres.
   ——   de Beaunant . . . . . . . . . . . . . . 2.612   ——
   ——   d’Ecully (Mont-d’Or), . . . . . . . . .2.000   ——
   ——   de Craponne (1re section) . . . . . 1.300   ——
   ——   de Grange-Blanche . . . . . . . . . .2.800   ——
   ——   de Soucieu . . . . . . . . . . . . . . . 1.204   ——
   ——  de Saint-Genis . . . . . . . . . . . . . 897    ——
   ——   de Saint-Irénée . . . . . . . . . . . . .608     ——
   ——   de Cotte-Chally (?) . . . . . . . . . . 500     ——

Nous donnons aujourd’hui des portées encore plus longues à certains siphons. Celui de Naples, exécuté en 1885, pour ne donner qu’un exemple, mais frappant, a 20 kilomètres de longueur, et 150 mètres de flèche, avec tuyaux de fonte. Mais il faut considérer que chacun des siphons romains comportait plusieurs conduits parallèles, et cela représentait, pour le seul siphon de Beaunant, 26 kilomètres de tuyaux de plomb mis bout à bout. On juge du poids de métal qu’il a fallu fondre, façonner en tuyaux, et amener sur place, pour exécuter ces ouvrages extraordinaires. Le siphon de Beaunant en avait nécessité plus de 2.000 tonnes, et tous ensemble, de 10 à 15.000.

Production des mines de plomb à l’époque romaine. — Un pareil chiffre paraît, au premier abord, invraisemblable. Le monde entier ne produit guère, aujourd’hui, plus de 3 à 400.000 tonnes de plomb par an sur lesquelles la France en fournit de 20 à 30.000. Que produisaient donc les anciens, pour pouvoir subvenir par des milliers de tonnes, à un moment donné, aux besoins d’une seule entreprise ?

Il est prouvé qu’une très grande quantité de gisements de plomb argentifère, dont beaucoup sont aujourd’hui épuisés, étaient exploités jadis avec une extraordinaire activité. Nous ne ferions que glaner après les anciens. Les seules mines du Laurion, dans l’Attique, qui suffisaient à produire, au temps de Périclès et pendant plus de deux siècles, tout l’argent qui circulait en Grèce, donnaient une quantité de plomb au moins trois cents fois plus grande, puisque le poids d’argent obtenu par la coupellation ne représente guère que les trois millièmes du poids de plomb. Et